Marion Musso

Le temps de ressource

Pour donner sans s'épuiser il convient de se remplir en premier.

Par habitude on nous apprend à donner sans compter, jusqu'à l'épuisement total et jusqu'à s'oublier complètement, voire se sacrifier.

Un classique chez l'être humain, mais surtout une grosse souffrance pour les personnes très (trop) généreuses et empathiques.

Une chose est sûre, se nourrir s’apprend.

J'entends se nourrir dans les deux sens du terme

- à la fois se remplir d'amour, d'énergie, de lumière, de curiosité, de connaissances, de joie, de plaisir...

- et à la fois nourrir son corps (par la nourriture entre autre)

[Si l'industrie agroalimentaire et les big boss étaient là pour nous donner les clés pour bien s'alimenter ça se saurait. Parenthèse fermée]

La liberté de se reposer est pourtant si essentielle.

Ce qu'il se passe en général c'est que l'inconscient bloque sur le fait d'avoir le droit de se reposer, de se ressourcer.

Pourquoi?

Simplement parce qu'il est en mode automatique de survie. Il suffit qu'une émotion ne soit pas libérer pour que nous ne parvenions pas à nous reposer réellement (un choc émotionnel, un traumatisme ou une sensation inconsciente de menace pour la vie)

J'observe en général que le méridien de la vessie ou du rein, rattaché couramment aux peurs est très souvent en déséquilibre.

Le corps est très bien fait, et tout est très logique.

Il suffit d'écouter l'émotion cristallisée puis de libérer par le corps par des techniques de "reprogrammation cellulaire" simple et efficace, comme je le fais habituellement dans mes accompagnements.

De ce fait on peut parfois s'interdire de se reposer, de prendre du temps pour soi. Il y a souvent une culpabilité ou un sentiment de pas avoir le temps de s'arrêter ou se mettre en pause.

Parce que si on se met au ralenti le petit monstre à l'intérieur t'hurles d'agir sinon "tu vas mourir" (dans son langage très archaïque)

Et le pire c'est que l'on peut s'en vouloir de pas prendre ce temps pour soi. C'est donc un cercle vicieux.

S'autoriser à ralentir et se mettre au repos devrait pourtant être une priorité, comme nous le demanderaient aussi nos intestins pour se régénérer.

Alors apprendre à se ressourcer réellement et se nourrir vraiment demande clairement :

- d'accepter de regarder ce qu'il se passe à l'intérieur de soi

- d'arrêter de se mentir à soi-même

- de reprendre ses responsabilités de sa vie

- de revoir des croyances limitantes ancrées

- de libérer ses émotions et gagner en légèreté

- de prioriser et d'observer le degré d'urgence

- de reprogrammer le petit monstre à l'intérieur de soi et de lui dire "coucou t'es pas en danger" (et ça s'apprend, et pas juste en récitant deux affirmations positives par jour, il faut aller beaucoup plus deep)

Le temps de ressource fait partie de la productivité.

Je compare souvent le temps de ressource à un entraînement fractionné de haute intensité comme en sport : dans les HIIT il y a de très courtes périodes d'effort intense et de périodes de récupération.

Le travail est tout aussi efficace, il convient donc d'accepter la période de récupération.

Juste pour avoir aussi le droit de s'autoriser à s'arrêter.